Le « trou » des patriotes

Il y a de ces légendes qui sont persistantes et ce, dans toutes les histoires. Les rébellions de 1837-1838 foisonnent de ce genre d’anecdotes et de curiosités. L’histoire dont il s’agit cette semaine porte sur l’existence d’un tunnel secret, creusé à même le sous-sol et les fondations d’une maison de pierre, à Contrecoeur, et qui aurait servi aux patriotes durant les troubles de 1837-1838.

Je parle ici de la Maison Lenoblet-du-Plessis, sise aujourd’hui au 4752, route Marie-Victorin. Classée monument historique, elle constitue de nos jours un centre d’interprétation de l’histoire de la municipalité de Contrecoeur. Elle est construite en 1794 et tire son nom d’Alexis-Carme Lenoblet-Duplessis (1781-1840). Fils de Charles Duplessis et de Josephte Précourt, il est notaire à Contrecoeur de 1811 jusqu’à sa mort, ce dernier était aussi un marchand et un cultivateur important. Le 23 mai 1823, il épouse Marie-Anne Tremblay avec qui il a 13 enfants, dont quatre seront aussi notaires. Ses descendants habitent la maison pendant près de 100 ans.

En 1837, cette maison aurait a servi de lieu de rencontre pour les insurgés de l’endroit. Certains avancent même qu’une partie des 92 Résolutions y aurait été préparée. Cette thèse est cependant peu probable. D’abord parce que le document a été rédigé vers la fin de 1833, et à Québec, siège de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada où les Résolutions furent adoptées.

« Une légende très tenace veut qu’il ait existé un couloir souterrain entre la cave et le fleuve. On ne trouve qu’une ouverture à la base des fondations, côté nord-est, qui pourrait être cette sortie secrète… très utile à des conspirateurs. »

Tout juste au-dessus du « trou » en question, est accrochée une pancarte sur laquelle est inscrit : « Le Trou des Patriotes. D’après une tradition persistante, un trou pratiqué dans le mur de fondation permettait aux Patriotes de prendre la poudre d’escampette en cas d’alerte et de gagner le ravin voisin. Ce trou fut muré quand la Municipalité fit l’acquisition du domaine. »

Cela dit, il faut remettre les choses en perspective. À l’époque insurrectionnelle, plusieurs maisons possédaient ce type d’« entrée de légumes ». Le cas de la maison Lenoblet-du-Plessis est typique dans le genre. Au dire de l’historien Georges Aubin, « si des gens veulent fabuler avec cette entrée secrète, grand bien leur fasse, mais ce n’est plus de l’histoire, c’est de la légende.

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