On agrandit l’église de Saint-Eustache

Encore une fois, c’est en feuilletant les pages de La Minerve, une source inépuisable d’informations de toutes sortes, que nous avons trouvé un article au sujet de l’agrandissement de l’église de Saint-Eustache.

Évidemment, l’initiative du projet d’agrandissement de l’église paroissiale provient du curé Jacques Paquin, déjà en poste à Saint-Eustache depuis 1821. L’article en question est en fait une demande de soumission de sa part à l’égard des maçons et charpentiers intéressés par la réalisation de ces travaux d’envergure.

Il faut savoir que l’église paroissiale de Saint-Eustache est construite entre 1780 et 1783. Ce premier bâtiment se présentait sous la forme d’une croix latine. Plusieurs travaux furent ensuite exécutés au fil des années, principalement par le curé Jacques Paquin.

C’est à l’automne 1829 que le curé Paquin propose les dits travaux à son évêque, Mgr Bernard-Claude Panet. Du même coup, le curé de Saint-Eustache propose aux paroissiens la construction d’un couvent. Il s’offre de subvenir lui-même aux coûts de construction de ce dernier bâtiment tandis qu’il demande à ses ouailles de défrayer le coût de l’agrandissement de l’église ainsi que des deux clochers. Le syndic de la paroisse accepte finalement de débourser le montant évalué à £5 975, soit environ 24 000 $[1].

Vers la fin mai, l’évêque autorise les travaux et une soumission est lancée dans les journaux[2]. C’est dans ce contexte que l’on peut lire les quelques lignes qui suivent au sujet de l’agrandissement de l’église de Saint-Eustache dans La Minerve du 20 décembre 1830. Les travaux projetés sont les suivants :

  1. Une allonge de 25 pieds avec un portail qui sera flanqué de deux tours, formant une largeur de 72 pieds, sur une hauteur de 66 pieds, d’une pierre à l’autre. La façade du portail et des tours, qui aura 4 320 pieds de superficie, sera en pierre piquée, et à deux étages dans lesquels régneront deux ordres d’architecture, le dorique et le ionique, ayant chacun six pilastres avec bases, chapiteaux, architraves, frises, corniches, etc., en pierre de taille.
  2. Deux clochers à deux lanternes, comble couverture de l’allonge avec la couverture en bardeau de toute l’église.
  3. La clôture en pierre du devant du cimetière avec claire-voie, perron et terrasse sur toute la largeur de la façade et le macadamisage du devant du devant l’église, jusqu’à la rue de front du village.

N. B. : Tous les matériaux de la meilleure qualité, dont une partie est déjà préparée, seront vendus sur la place aux frais de la paroisse.

On donnera aussi à l’entreprise dans le même temps, une maison en pierre, et à deux étages, pour un couvent.

On exigera que les propositions contiennent les noms de deux cautions suivantes, et soient cachetées pour n’être ouvertes qu’à l’époque précitée du premier mars.

Pour les particularités, communication des plans et devis, etc., on pourra s’adresser sur les lieux à M. Jacques Paquin, curé de la dite paroisse, ou à M. Émery Féré, un des syndics.

St-Eustache, 16 déc. 1830

Le 13 juillet 1831, on célèbre la bénédiction de la première pierre de l’agrandissement de l’église devant plusieurs villageois. Le seigneur Eustache-Nicolas Lambert-Dumont fournit alors le pain bénit aux côtés de la jeune Zéphirine Labrie, fille du Dr Jacques Labrie, et future épouse du chef patriote Jean-Olivier Chénier, qui fait aussi la quête[3]. Les travaux s’échelonneront sur trois ans et se termineront en décembre 1833.

Références :

Archives de la paroisse de Saint-Eustache (APSE).

La Minerve, 20 décembre 1830.


[1] Archives de la paroisse de Saint-Eustache (APSE), Documents 1802-1862, comptes publics, 14 février 1830.

[2] Ibid., 21 mai 1830.

[3] Ibid., Documents 1822-1849, Bénédiction des premières pierres du couvent et de l’église, 13 juillet 1831.

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