Jean-Baptiste Gravelle

Jean-Baptiste Gravelle ne semble pas avoir été directement impliqué en 1837. On le retrouve cependant à au moins une assemblée populaire, peut-être même deux, en 1834. Mais commençons par le début. Né à Saint-Eustache le 3 novembre 1803, Jean-Baptiste-Charles Gravelle, comme on le prénomme dans les registres paroissiaux, est le fils de François Gravelle et de Marie-Cécile Monette. Il est baptisé au même endroit le 4 novembre.

Les recensements de l’époque nous confirment sa présence à Saint-Eustache, probablement sur le chemin de la Rivière-Nord. Le 9 février 1835, il épouse à Saint-Eustache Angélique Lauzon, fille de Michel Lauzon et d’Angélique Tailleur. Le couple a au moins six enfants, tous nés entre 1836 et 1849 : à savoir Marie-Aurélie, Jean-Baptiste, Marie-Angélique, Marcelline, Marie-Oliva et Eustache-Alphée.

À coup sûr, Jean-Baptiste Gravelle participe à l’importante assemblée constitutionnelle tenue à Saint-Eustache le 14 avril 1834. Planifié par le clan bureaucrate de l’endroit, dont les familles Globensky et Lefebvre de Bellefeuille, ce rassemblement demeure spécial du fait qu’il est détourné en faveur des patriotes. Furieux, les loyaux sont obligés de poursuivre leurs allocutions chez le notaire Frédéric-Eugène Globensky. Là, les constitutionnels, dont Gravelle, signent une adresse loyale aux autorités coloniales.

Il est aussi probable, quoique nous n’en sommes pas sûr, que Gravelle soit signataire d’une autre pétition loyale réalisée lors d’un rassemblement bureaucrate tenu à Sainte-Thérèse, le 10 avril précédent, devant 250 à 300 partisans. Organisée par John Hettrick et Eustache-Antoine Lefebvre de Bellefeuille, deux grands propriétaires fonciers de la région, l’assemblée « désapprouve la plus grande partie des 92 Résolutions », qu’elle considère dangereuses pour la religion et qui soumettraient le peuple à un système ruineux de taxes et d’impôts directs. De plus, on affirme alors que l’attitude des patriotes crée des « animosités et des préjugés nationaux ». On forme par ailleurs un « Comité permanent autorisé à correspondre avec le comité central de Montréal » (sûrement affilié à la Montreal Constitutional Association). Enfin, le groupe, dont fait partie Gravelle, adopte une adresse loyale signée par 116 personnes.

Peut-être en raison de son implication susmentionnée, Jean-Baptiste Gravelle est jugé comme étant non compromis dans la rébellion de 1837 par le curé Jacques Paquin, de Saint-Eustache, qui dresse un inventaire de l’allégeance politique de ses paroissiens en 1839. Il est aussi qualifié de loyaux par George Phillips, son capitaine de milice, qui réalise un recensement semblable de sa compagnie le 7 septembre 1839.

On retrouve ensuite le nom de Jean-Baptiste Gravelle sur une pétition des habitants de Saint-Eustache afin de reconstruire l’église paroissiale détruite lors de la bataille du 14 décembre 1837. Le document est adressé au gouverneur Charles Theophilus Metcalfe et daté du 27 novembre 1844. Puis, en 1864, Gravelle est élu comme étant l’un des marguilliers en charge de la fabrique paroissiale de Saint-Eustache.

C’est le 8 mai 1877 que Jean-Baptiste Gravelle s’éteint à Saint-Eustache à l’âge de 73 ans. Il est inhumé en ce lieu trois jours plus tard devant les témoins Jacques Périllard et Eustache Bélair.

Références :

Archives de la Paroisse de Saint-Eustache, Registres des Délibérations du Conseil de l’œuvre et Fabrique, 1779-1900.

BAC, Feddocs, Lower Canada Rebellion looses claims 1837-1855, Project no 19-2, RG 19, series E-5-B (R200-113-0-F), volume 5482, no 190.

BAC, recensement de 1831, County of the Lake of Two-Mountains, St.Eustache Parish, bobine C-723.

BAC, recensement de 1842, County of the Lake of Two-Mountains, St.Eustache Parish, bobine C-728.

La Minerve, 17 avril 1834, 15 mai 1834.

L’Ami du Peuple, 9 avril 1834, 16 avril 1834, 19 avril 1834, 21 mai 1834, 5 juillet 1834.

LAURIN, Clément, « Marguilliers de la paroisse de Saint-Eustache Martyrs », Cahiers d’histoire de Deux-Montagnes, Hors série, automne 1978, p. 86-88.

Montreal Gazette, 8 avril 1834, 19 avril 1834.

Montreal Herald, 12 avril 1834.

PAQUIN, Jacques, « Tableau politique », La Revue des Deux-Montagnes, annoté par Claude-Henri Grignon, no 5, octobre 1996, p. 43-65.

Registre de la paroisse de Saint-Eustache.

The Vindicator, 15 avril 1834, 25 avril 1834.

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