La cause de la mort de Chénier

Plusieurs théories ont été avancées sur la manière dont le chef patriote de Saint-Eustache est décédé le 14 décembre 1837. Combien de balles furent tirées par les troupes anglaises sur Chénier, alors situé dans le cimetière situé entre l’église et le couvent. Mais comment s’est déroulée la réelle mécanique physiologique de son décès ?
Le témoignage du journal Le Populaire, en date du 3 janvier 1838, nous renseigne davantage sur le moment de l’autopsie de la dépouille mortelle du docteur eustachois :
L’Ami du Peuple a dernièrement avancé que le coupable et malheureux chef qui trouva la mort à l’affaire de Saint-Benoît fut ouvert, et qu’on lui arracha le cœur, comme un traître. Nous avons été invités à rectifier cette erreur, qui tendrait à faire croire que sir John Colborne, ou les vaillantes troupes servant sous ses ordres, auraient exécutées la loi martiale sur le cadavre d’un homme que ses actions accusaient ; mais qui n’avait point encore été régulièrement jugé. Chénier, après avoir combattu dans l’église, au milieu des hommes qu’il avait entraînés, et avec lesquels il avait juré de mourir, voyant que sa troupe serait bientôt écrasée sous les ruines l’édifice, sauta par l’une des fenêtres dans le cimetière et ce fut en touchant à terre qu’il reçut le coup de feu dont il mourut instantanément. Il en reçut plusieurs encore, mais qui ne présentaient rien de dangereux. Le corps fut relevé par les ordres du docteur Farnden, chirurgien en chef, qui le fit transporter à l’ambulance. Là on examina ses blessures et l’on voulut faire reconnaître qu’elle avait été la cause du trépas, car la principale balle ne paraissait pas avoir dû amener ce funeste résultat. Le Dr McGregor, comme cela se pratique ordinairement, fit une incision, par laquelle il s’édifia que la balle avait divisé la veine-porte et que la mort était due à une hémorragie intérieure. Nous devons dire aussi qu’il est faux que ce cadavre ait été horriblement mutilé, ni fendu en quatre, comme Le Canadien l’a dit, en reproduisant l’extrait d’un papier dont chaque parole est un mensonge. Quant au transport du corps, qui a été fait d’un lieu à un autre, et dont nous nous sommes plaints nous-mêmes, ce fait a eu lieu après le départ des troupes, qui savent combattre un ennemi sans souiller ses dépouilles.
Après consultation de divers dictionnaires médicaux, cette veine-porte amène le sang provenant des organes digestifs – tels les intestins – vers le foie d’où il ressort par la veine sus-hépatique après traitement. D’après le site Internet d’encyclopédie universelle Wikipedia, « la veine porte est formée de la réunion du tronc spléno-mésaraïque (confluent de la veine splénique et de la veine mésentérique inférieure) et de la veine mésentérique supérieure. Elle se divise en deux branches gauche et droite qui pénètrent dans le foie par le hile hépatique ». Ainsi, Chénier a bel et bien été touché directement à l’abdomen par un tire britannique.

Référence :
Le Populaire, 3 janvier 1838.
Site Internet : www.wikipedia.org

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