L’association constitutionnelle de Saint-André-d’Argenteuil

Nous savons d’emblée que le comté des Deux-Montagnes est fortement mobilisé politiquement entre 1834 et 1837 et ce, autant chez les patriotes que chez les loyaux. C’est entre autre pour rejeter les 92 Résolutions que les loyaux et francs-tenanciers du comté des Deux-Montagnes se réunissent à Saint-André (St. Andrews), dans la seigneurie d’Argenteuil, le 23 décembre 1834 afin de prendre en considération les affaires politiques du pays.

Plusieurs dizaines de personnes de la région assistent donc au rassemblement. En outre, soulignons la présence des messieurs J. C. Grant de Montréal et M. Collard, avocat de Québec, venus aussi assister à l’événement. C’est le colonel de milice McDonell qui agit à titre de président de l’assemblée tandis que le poste de secrétaire est confié à Gaspard de La Ronde. L’assemblée est principalement tenue afin de mettre sur pied une association constitutionnelle basée sur les procédés de l’Association constitutionnelle de Québec. Elle adopte aussi 11 résolutions qui se résument ainsi.

D’abord, la première résolution, proposée par Theodore Davis et secondée par Robert McVicar, dit entre autre chose qu’il faut favoriser l’harmonie entre Bretons et Canadiens « with the exception of the salaried followers of a few demagogues ». La seconde résolution proposée par Donald Charles McLean souligne l’absence d’une liste civile et la sanction des « jury Bills, militia Bills, Bills for qualifying justices of the Peace ». La troisième motion mentionne quant à elle que si le Conseil législatif devient électif, il y aurait littéralement dans la province une guerre civile. Plus loin, on dit que la sanction des projets de loi susmentionnés, par les ministres de la couronne, a provoqué l’attaque contre des loyaux lors des élections en novembre 1834.

Par la suite, le capitaine Eustache Cheval dit Saint-Jacques prit la parole devant la foule en dénonçant les agissements des députés Scott et Girouard.

La septième résolution est particulière. L’assemblée soulève « que les pétition des patriotes comportent plusieurs noms d’enfants et de personnes incapables de comprendre le sujet de la pétition, il est donc décidé que les capitaines de milice et toute personne désignée pour faire signer la pétition loyaliste fassent une liste de toutes les personnes ayant droit de vote, leur occupation et métier et le nombre de lots qu’il occupe s’il s’agit d’un fermier ».

Enfin, selon la huitième motion proposée par Gaspard de La Ronde, on décide de créer la St. Andrews Constituional Association dont les principes de base reposent sur ceux adoptés plus tôt par la Quebec Constitutional Association. Au total, 186 individus font parti de l’organisation loyaliste dont les plus fervents loyaux de la seigneurie d’Argenteuil : James Brown, Daniel De Hertel, Moses Davis, Owen Quinn, Robert McVicar, Thomas Barron, Donald Charles McLean, mais aussi des leaders bureaucrates d’ailleurs tels Eustache-Antoine Lefebvre De Bellefeuille, Hubert Globensky.

L’assemblée prévoit ensuite rassembler les membres de l’association constitutionnelle le 5 janvier 1835 afin d’élire un président, un secrétaire et un trésorier, en plus d’y établir ses règles et principes.

 

RÉFÉRENCES

Quebec Gazette, 7 janvier 1835.

Quebec Mercury, 6 janvier 1835.

Montreal Gazette, 8 janvier 1835.

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