Toussaint Goyer dit Bélisle

Toussaint Goyer dit Bélisle appartient, comme son nom nous laisse croire, à une vaste famille implantée dans la région depuis longtemps. Il naît à Saint-Eustache le 1er novembre 1812 et est le fils de Pierre Goyer dit Bélisle, cultivateur, et de Josette Duquet. Il est aussi le frère d’Augustin et de Pierre Goyer dit Bélisle, tous deux aussi impliqués mais de loin dans les événements de 1837 dans le comté des Deux-Montagnes. Le 15 août 1836, il épouse à Saint-Eustache Arthémise Rochon, alors mineure, fille d’Augustin Rochon, cultivateur, et de Radegonde Lavoie. L’union des deux époux est alors célébrée par le curé Jacques Paquin. Le couple a plusieurs enfants : Marie-Flavie (1836), Maxime (1842), Séraphin (1839), David (1844), Marie-Arméline (1847), Marie-Sophranie (1850).

Goyer s’établit au village de Saint-Eustache où il est boulanger sur la rue la Grand-rue (actuelle rue Saint-Eustache. Le recensement de 1851 nous confirme d’ailleurs le tout ainsi que le Lovell (Directoire de Saint-Eustache) de 1877.

Son implication dans les troubles politiques de 1837 demeure comme plusieurs que très limitée. Son nom apparaît néanmoins sur une adresse à sa majesté britannique préparée à Saint-Eustache lors de l’assemblée bureaucrate tenue le 14 avril 1834. C’est lors de ce rassemblement que les leaders patriotes prirent le contrôle de l’assemblée au détriment des loyaux. Goyer se trouve au milieu d’environ 200 individus qui soutiennent la cause constitutionnelle et qui signent l’adresse dédiée au roi d’Angleterre.

Son rôle en 1837 est beaucoup plus incertain, même obscur dirions-nous. D’abord, si l’on se fie à un inventaire dressé par le capitaine de milice George Phillips le 7 septembre 1839, Goyer dit Bélisle, l’un de ses miliciens, serait considéré comme étant un patriote. Par ailleurs, le docteur Charles Gordon O’Doherty, qui réalise un recensement de l’allégeance politique des habitants de Saint-Eustache, qualifie lui aussi Goyer de patriote.

Après les troubles de 1837 à Saint-Eustache, Toussaint Goyer dit Bélisle réclame la somme de £17, 13 sols et 8 deniers au gouvernement par le biais de sa Commission des pertes en 1837-1838 et ce, « pour des effets pillés par les troupes et les volontaires ». Toutefois, le réclamant reconnaît qu’il avait été quelque temps au camp armé des patriotes au matin du 14 décembre 1837, mais qu’il n’était pas présent à la bataille pour la simple et bonne raison qu’il n’avait pas d’armes. Il ne reçoit finalement que £15, 11 sols et 5 deniers de la part des autorités.

Quelques années après l’insurrection, Goyer dit Bélisle appose son nom au bas d’une vaste « pétition des habitants de Saint-Eustache afin d’avoir l’argent nécessaire pour reconstruire l’église paroissiale », en date du 27 novembre 1844, adressée au gouverneur de l’époque sir Charles Theophilus Metcalff.

Toussaint Goyer dit Bélisle meurt à Saint-Eustache le 7 juin 1879 à l’âge de 66 ans. Il est inhumé en ce lieu deux jours plus tard devant Pierre Goyer dit Bélisle et Séraphin Rochon, cultivateurs. Son épouse lui survit quelque temps et décède au même endroit le 24 septembre 1894 à 76 ans.

RÉFÉRENCES

Archives Nationales du Canada (A.N.C.), Feddocs, Lower Canada Rebellion looses claims 1837-1855, Project #19-2, RG 19, series E-5-B (R200-113-0-F), volume 5482, no. 190; volume 3796, no. 676.

A.N.C., recensement de 1851, County of the Lake of Two-Mountains, St.Eustache Parish.

La Minerve, 17 avril 1834, 15 mai 1834.

L’Ami du Peuple, 9 avril 1834, 16 avril 1834, 21 mai 1834, 5 juillet 1834.

Montreal Gazette, 8 avril 1834, 19 avril 1834.

Montreal Herald, 12 avril 1834.

Registre des baptêmes, marriages et sépultures de la paroisse Saint-Eustache.

Répertoire des Actes de baptêmes, mariages et sépultures (R.A.B.), P.R.D.H.

The Vindicator, 15 avril 1834, 25 avril 1834.

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