Amable Labrosse

Amable Labrosse naît à Saint-Eustache le 27 juillet 1796 et est baptisé le lendemain. Il est le fils aîné de Jean-Baptiste Labrosse dit Raymond, aussi impliqué dans le mouvement patriote, et de Françoise Lauzon. Vers 1818, il acquiert la terre et la maison de son père située au rang Saint-Vincent à Saint-Benoît. Le 14 février 1820, il épouse à Saint-Eustache Josephte Fortier, fille de Charles Fortier et de Marie-Josephte Massy. Le couple a douze enfants dont cinq atteignent l’âge adulte. Ce sont Abraham, Arsène, Moise, Olive et Philomène-Zéphirine. Amable Labrosse s’installe ensuite dans la paroisse de Saint-Benoît où il est propriétaire d’une terre.

À cet endroit, il côtoie à l’occasion les principaux notables du village que sont Jean-Joseph Girouard, Ignace Raizenne, Félix-Hyacinthe Lemaire et Jean-Baptsite Dumouchel. Comme la plupart des habitants de la région de Saint-Benoît, il embrasse les revendications du Parti patriote traduites dans les 92 Résolutions. Ainsi, afin d’appuyer celles-ci, on organise une assemblée à Saint-Benoît le 20 mars 1834. Labrosse y propose la 6e résolution selon laquelle la dite assemblée regarde avec satisfaction la conduite de la Chambre d’Assemblée et son indépendance par l’adoption des 92 Résolutions face aux autres branches administratives de la province. Il est de plus nommé au sein du Comité permanent du comté des Deux-Montagnes aux côtés des patriotes.

L’année suivante, il est présent à un important rassemblement à Saint-Benoît le 18 juin 1835. En effet, il est nommé au sein d’une association nationale vouée « à la défense militaire, judiciaire et administrative des Canadiens » pour la paroisse de Saint-Benoît.

Puis, lors d’une autre assemblée à Saint-Benoît le 11 avril 1836, Labrosse seconde la 1ère motion qui promouvait l’adoption d’un gouvernement responsable afin de limiter les abus de toutes sortes au sein de l’administration coloniale.

Labrosse est ensuite présent à la grande assemblée de Sainte-Scholastique le 1er juin 1837. Il est alors nommé sur le Comité permanent du comté des Deux-Montagnes pour la paroisse de Saint-Benoît avec Jean-Baptiste Dumouchel, Joseph Beaubien, Félix-Hyacinthe Lemaire, Louis Coursolles, Luc-Hyacinthe Masson, James Watts et d’autres. Il est par la suite présent à la 3e séance du Comité des Deux-Montagnes lors d’une réunion tenue à Saint-Hermas le 16 juillet 1837 aux côtés notamment des Danis, Brazeau, Barcelo et Lemaire.

À l’été 1837, à la suite des destitutions de magistrats patriotes et à leur remplacement par des individus reconnus pour être de fervents loyalistes, nommés par les autorités civiles, les patriotes de Deux-Montagnes élisent démocratiquement leurs propres  juges de paix et amiables compositeurs. Ainsi, lors d’une assemblée tenue à Sainte-Scholastique le 15 octobre 1837, Amable Labrosse est élu juge de paix pour sa paroisse en compagnie de Dumouchel, Masson et Girouard.

Cependant, le cultivateur de Saint-Benoît ne prend pas une part active à la résistance armée de 1837. Néanmoins, il participe activement aux assemblées patriotes et on peut supposer que ses propriétés sont victimes des représailles des volontaires loyalistes venus de l’ouest du comté lors de leur passage à Saint-Benoît le 15 et 16 décembre 1837. Pour cette raison, il réclame un maigre 8£, 10 sols et 8 sous à la Commission des Pertes pour les victimes des événements de 1837-1838. Amable Labrosse, toujours cultivateur après les rébellions de 1837-1838, meurt à Saint-Benoît le 8 février 1873 et est inhumé deux jours plus tard en ce lieu à l’âge de 76 ans.

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