Une veuve implore l’aide du vieux Papineau

L’histoire dont il est question cette semaine porte sur une courte, mais captivante lettre qui fut récemment publiée dans l’ouvrage de Georges Aubin, Lettres de femmes au XIXe siècle (aux éditions du Septentrion).

Rose-Émilie-Anne (Annie) Woods est baptisée à Sainte-Marie-de-Monnoir le 1er mars 1820. Elle est la fille du Dr William Woods et de Suzanne Atkinson. Le 5 août 1839, elle épouse à Vaudreuil le patriote Hercule Dumouchel, fils du marchand patriote de Saint-Benoît, Jean-Baptiste Dumouchel. À l’âge de 29 ans, Dumouchel s’éteint au même endroit, le 21 février 1854.

Sept ans plus tard, il appert qu’Annie Woods se retrouve sans le sou, ayant sous sa charge quelques enfants. Elle rédige alors une courte lettre à l’endroit du vieux tribun canadien-français de 75 ans, Louis-Joseph Papineau, alors à la Petite-Nation, en date du 4 février 1861. Cette lettre, signée « Mme Veuve d’Hercule Dumouchel », se lit comme suit :

Très honoré Monsieur,

Vous voudrez bien pardonner à une alliée d’une famille que vous avez toujours honorée de votre amitié, et qui se recommande à vous avec confiance et espérance que vous la soulagerez dans la pénible détresse où elle se trouve aujourd’hui.

Veuve et mère de quatre enfants qui ont encore besoin de mes soins, je n’ai que peu de moyens et le seul travail de mes mains pour les soutenir. J’ai donc recours à votre générosité, persuadée que je n’implorerai pas en vain une assistance que vous accordez à bien d’autres sans doute. Si donc vous aviez la bonté de me gratifier de quelque chose, je vous en serais très humblement reconnaissante pour moi et mes chers orphelins et, en attendant ce que vous jugerez à propos de faire, je me souscris avec respect et considération, très honoré monsieur, votre très humble servante.

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