Michel (Noël) Legault dit Deslauriers

Michel (Noël) Legault dit Deslauriers naît vraisemblablement à Saint-Eustache le 18 octobre 1777. Il est baptisé en ce lieu dès le lendemain. Il est le fils de Noël Legault dit Deslauriers et de Suzanne Martin.

Tout au cours de la première moitié du XIXe siècle, Legault dit Deslauriers est un cultivateur de la paroisse de Saint-Eustache. Il épouse d’abord en premières noces Geneviève Lanthier, à Sainte-Geneviève, le 18 octobre 1800. Cette dernière est la fille de François Lanthier et de Marie-Anne Sauvé. Il épouse ensuite en secondes noces Marie-Esther Bélanger, fille de Marc Bélanger et de Josette Berthiaume, le 27 juin 1831 à Saint-Eustache. Enfin, il se marie avec Pauline (Apolline) Beauchamp le 18 janvier 1847, à Saint-Eustache. Celle-ci était alors la veuve de Joseph Brazeau.

Alors résidant de la côte Saint-Joseph (aujourd’hui la municipalité de Saint-Joseph-du-Lac), Legault dit Deslauriers appose son nom au bas de la première pétition des habitants de la dite côte afin d’être rattachés à la paroisse de Saint-Eustache, le 7 novembre 1831.

Michel (Noël) Legault dit Deslauriers est bien malgré lui impliqué dans les événements politiques de 1837 dans le comté des Deux-Montagnes. En fait, il ne prend nullement les armes aux côtés des hommes de Chénier. Il est, en réalité, victime des actes de déprédation perpétrés par les troupes régulières et volontaires du général John Colborne lors de leur passage à Saint-Eustache les 14 et 15 décembre 1837, à la suite de l’historique bataille.

Legault dit Deslauriers réclame donc à la Commission des Pertes de 1837-1838 la somme de 36 £, en plus de l’intérêt cumulé sur sept années, soit 15 £, pour un total de 51 £. Voici sa demande intégrale:

À messieurs les commissaires,

Noël Legault, cultivateur demeurant paroisse de Saint-Eustache.

A l’honneur de soumettre à votre examen un compte général, précis et détaillé, des pertes par lui éprouvées en principales (mot illisible) pendant les troubles 1837 pour raison desquelles il réclame une indemnité.

Pour appuyer sa réclamation, l’exposant croit devoir vous soumettre les considérations qui suivent:

Âgé, infirme, inoffensif, sa maison a été néanmoins envahi, pillée par les troupes de Sa Majesté et les volontaires, chargés de réprimer le désordre. Confiant dans la justice du pays, il n’a désespéré de l’avenir, et il a attendu l’appel de votre commission pour demander la justice qui lui est dûe.

Pour (mot illisible) votre religion, messieurs, l’exposant produit à votre première réquisition les témoins et autres pièces justificatives que vous jugerez convenables.

Il a l’honneur d’être avec un profond respect, messieurs, votre très humble serviteur.

Montréal, le 4 février 1846.

Voici quelques-uns des items réclamés par Michel Legault dit Deslauriers: « un lit de plume avec toute sa garniture complete », une horloge, plusieurs morceaux de vêtements, 23 £ en argent, plusieurs denrées agricoles et étrangement « une tête de cochon et ses quatre pattes ».

Le gouvernement colonial ne lui octroie finalement que 25 £ et 14 sols. Michel (alias Noël) Legault dit Deslauriers s’éteint à Saint-Eustache le 10 février 1857 à l’âge de 79 ans. Il est inhumé en ce lieu deux jours plus tard devant Nicolas Binette et Charles Larocque qui agissent comme témoins.

Références:

Archives de l’évêché de Saint-Jérôme. Pétition des habitants de la côte Saint-Joseph afin que celle-ci soit rattachée à la paroisse de Saint-Eustache, 7 novembre 1831.

Bibliothèque et Archives Canada (BAC), Feddocs, Lower Canada Rebellion looses claims 1837-1855, Project no 19-2, RG 19, series E-5-B (R200-113-0-F), volume 3778, no 1191 ; volume 3796, no 649, p. 863.

BAC, recensement de 1842, County of the Lake of Two-Mountains, St.Eustache Parish, bobine C-728.

Répertoire des Actes de baptêmes, mariages et sépultures (R.A.B.), P.R.D.H.

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